Les lieux culturels se mobilisent à Caen

Il y a un an, nos ciné­mas, nos salles de concerts et de spec­tacles, nos théâtres, nos musées, nos tiers-lieux mais aus­si nos fes­ti­vals étaient contraints de fer­mer leurs portes au public, d’an­nu­ler toutes leurs pro­gram­ma­tions et d’at­tendre des jours meilleurs. Rideau, on se retrou­ve­ra plus tard.

Sauf que ces jours meilleurs n’au­ront pas duré bien long­temps pour cer­tains et ne seront jamais arri­vés pour les autres. Et comme des enfants, nous avions envie de deman­der : c’est quand plus tard ?

Car c’est ce que nous sommes depuis des mois. Des enfants. Des enfants à qui on répond régu­liè­re­ment « bien­tôt » pour mieux conte­nir l’im­pa­tience et l’en­nui sur la route des vacances. Des enfants qui viennent de pas­ser leur année à apprendre la poé­sie de Jacques Pré­vert pour mieux la réci­ter der­rière un masque. Sauf que nous avons bien appris nos leçons et Jacques à dit dans son poème Embrasse-moi :

« À trente ans on n’est plus des enfants
On a bien l’âge de travailler
On a bien celui de s’embrasser
Plus tard il sera trop tard
Notre vie c’est maintenant »

Alors on ne peut plus vrai­ment s’embrasser mais on vou­drait juste retrou­ver nos vies, nos ciné­mas, nos salles, nos théâtres, nos musées, nos tiers-lieux, nos fes­ti­vals, toutes celles et ceux qui nous manquent, maintenant.

Et si main­te­nant n’est pas pos­sible, les enfants que nous ne sommes plus attendent autre chose qu’un « plus tard ».

Dans le cadre du mou­ve­ment natio­nal « Le prin­temps est inexo­rable » (réfé­rence à une cita­tion de Pablo Neru­da reprise par la ministre de la Culture) et de l’appel à mobi­li­sa­tion lan­cé par les syn­di­cats du sec­teur cultu­rel et en soli­da­ri­té à l’occupation des lieux de culture par les col­lec­tifs d’étudiants, d’intermittents et pré­caires, une tren­taine de struc­tures* de l’ag­glo­mé­ra­tion de Caen orga­nisent un ras­sem­ble­ment fleu­ri same­di 20 mars 2021 à 13h sur la place du Théâtre de Caen.

Des struc­tures qui appellent les spectateur·trice·s, artistes, professionnel·le·s de la culture, élu·e·s et citoyen·nne·s à s’u­nir pour faire entendre leur désir de culture en appor­tant sym­bo­li­que­ment une fleur.

Un appel que nous sou­te­nons à Radio Phénix.

* La Comé­die de Caen – CDN de Nor­man­die ; Le Café des images, Hérou­ville Saint-Clair ; Le Big Band Café, Hérou­ville Saint-Clair ; Le Centre Cho­ré­gra­phique de Caen en Nor­man­die ; Le Sablier, Centre Natio­nal de la Marion­nette, Ifs-Dives sur mer ; Le Ciné­ma Lux, Caen ; La Halle ô Grains, Bayeux ; La Fédé­ra­tion des Arts de la rue en Nor­man­die ; Asso­cia­tion Arts Attack ! – Le Cargö x Fes­ti­val NDK, Caen ; Le Théâtre de Caen ; L’ésam Caen/Cherbourg ; L’Orchestre Régio­nal de Nor­man­die ; La Renais­sance, Mon­de­ville ; Le Théâtre du Champ exquis, Blain­ville sur Orne ; Le Bazar­naom, Caen ; Ama­va­da, Caen ; Le Musée des Beaux-Arts de Caen ; Le Dôme, Caen ; L’Orchestre de Caen ; Le Zénith de Caen ; La Coopé­ra­tive Cho­ré­gra­phique – Le Sépulcre, Caen ; l’IMEC, Saint-Ger­main-la-Blanche-Herbe ; le WIP, Colom­belles ; Le fes­ti­val PALMA – Caen & Mon­de­ville ; Le Pavillon, Caen ; L’Ar­to­thèque, Espaces d’art contem­po­rain de Caen ; Le FRAC Nor­man­die Caen ; Le LABO des ARTS ; Oblique/s ; Sta­tion Mir/Festival ]inter­stice[, Caen ; Ter­ri­toires pion­niers ; Les Ate­liers inter­mé­diaires ; Fes­ti­val Déclic, et plus lar­ge­ment les acteurs cultu­rels du territoire.