En live sur Phénix
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Mardi Discovery | 17.05.22

Il y a de bons Mar­di Dis­co­ve­ry et il y a de très bon Mar­di Dis­co­ve­ry. On vous pré­sente notre sélec­tion des nou­veau­tés repé­rées cette semaine par Phé­nix et c’est un grand cru.

Ken­drick Lamar – Mr. Morale & the Big Steppers

Dire qu’un nou­vel album de Ken­drick repré­sente un évé­ne­ment est un euphé­misme.  Le rap­peur amé­ri­cain semble bien déci­dé à nous offrir que des œuvres majeures et ce Mr Morale & The Big Step­pers est bien le digne héri­tier de DAMN sor­ti en 2017. Lamar maî­trise tou­jours son flow rapide mais se mue de plus en plus en conteur d’une époque trou­blée, racon­tée à tra­vers ses propres expé­riences de vie, ses propres erreurs de par­cours. Il s’attaque aux racistes, aux miso­gynes, aux homo­phobes, à la can­cel culture et bien sûr aux mora­li­sa­teurs sou­vent peu exempts de tout reproche. Un disque plus sen­sible qui demande une écoute atten­tive mais passionnante.

Kevin Mor­by – This Is A Photograph

Pour tra­vailler sur son sep­tième album, Kevin Mor­by s’est aven­tu­ré sur les routes du Ten­nes­see, s’est enfer­mé dans un hôtel his­to­rique de Mem­phis appe­lé Pea­bo­dy et a com­men­cé sa recherche, non seule­ment d’ins­pi­ra­tion artis­tique, mais aus­si d’une sorte de réveil méta­phy­sique. Une ville mar­quée par les drames – il en pro­fite pour rendre hom­mage à Elvis, Jeff Buck­ley et Jay Rea­tard - et dans laquelle l’ar­tiste semble avoir trou­vé l’am­biance néces­saire pour se ques­tion­ner sur le temps qui passe, s’ap­puyer sur les pho­to­gra­phies d’un album de famille que Mor­by semble vou­loir nous ouvrir. Sa plume est tou­jours magni­fique et sa voix nous emporte comme jamais.

Nu Genea – Bar Medi­ter­ra­neo

La musique de Nu Genea (ancien­ne­ment Nu Gui­nea) est un appel au voyage et pour une fois ce n’est pas une phrase bateau. Ima­gi­nez-vous au milieu des années 70 dans un bar de la baie de Naples où les voya­geurs se nour­rissent de leurs dif­fé­rentes cultures pour en res­sor­tir un groove impa­rable. Quatre ans après Nuo­va Napo­li, le duo ita­lien nous livre la bande son de notre été avec des col­la­bo­ra­tions qui enri­chissent leurs com­po­si­tions de nou­velles cou­leurs, de l’i­ta­lo-dis­co au boo­gie en pas­sant par des sono­ri­tés orien­tales. On y chante en fran­çais, en dia­lecte tuni­sien, en napo­li­tain. Une cer­taine vision du monde qui nous plait bien.

Mono­pho­nics – Sage Motel

Le voyage encore. Mono­pho­nics vous invite cor­dia­le­ment à assis­ter à la réou­ver­ture du légen­daire Sage Motel, un éta­blis­se­ment autre­fois flo­ris­sant et dyna­mique. Un endroit où vivent les grands rêves et les cœurs bri­sés, où les gens débarquent sans jamais savoir com­ment ils sont arri­vés là. C’est le pitch de départ de cet album qui prouve une nou­velle fois que la bande de Kel­ly Fin­ni­gan maî­trise par­fai­te­ment sa fusion entre soul et rock psy­ché. Une vision ciné­ma­to­gra­phique de la musique qui rejoint la riche col­lec­tion de Cole­mine Records. Et cette voix…

Sefi Zis­ling – Wel­come Sunset

Place au jazz avec la sor­tie d’un EP pour le trom­pet­tiste Sefi Zis­ling ori­gi­naire de Tel Aviv. Sur ce trois titres on se retrouve dans le jazz-funk des années 70. À noter la revi­site du titre « The Sky Things » par le pro­duc­teur Obas Nenor qui s’é­tait fait remar­quer avec des sor­ties sur l’emblématique Maho­ga­ni Music de Moo­dy­mann mais aus­si sur Defec­ted Records et qui nous embarque dans un uni­vers dub tota­le­ment hypnotisant. 

Com­pi­la­tion – Bra­sil Novo

Pen­sée et com­pi­lée par Tim Gar­cia et Dj Tahi­ra, Bra­sil Novo est la nou­velle pépite du label bri­tan­nique Musi­ca Macon­do qui met à l’hon­neur une musique folk­lo­rique bré­si­lienne, la Sam­ba de Coco. Forme musi­cale très popu­laire dans le nord-est du Bré­sil et créée au XXe siècle par des esclaves et des indi­gènes issus de la classe ouvrière. Igno­rée ou consi­dé­rée comme infé­rieure par l’in­dus­trie du disque bré­si­lienne, il existe peu d’en­re­gis­tre­ments ori­gi­naux de cette musique qui s’est trans­mise plu­tôt par la tra­di­tion orale et les car­na­vals comme ceux de Recife ou de Per­nam­bu­co. Cette com­pi­la­tion offre une visi­bi­li­té aux artistes contem­po­rains qui per­mettent à cet héri­tage de ne pas tom­ber dans l’oubli.

The Smile – A Light For Attrac­ting Attention

C’é­tait l’un des albums les plus atten­dus de l’an­née, rien que ça. Car der­rière The Smile, on retrouve tout sim­ple­ment le nou­veau pro­jet du duo Thom Yorke et Jon­ny Green­wood de Radio­head qui a déci­dé d’a­van­cer sans le reste du groupe pen­dant le confi­ne­ment et de tra­vailler avec le bat­teur Tom Skin­ner de Sons of Kemet. C’est la pre­mière fois que Yorke et Green­wood col­la­borent sur un pro­jet majeur en dehors de leur groupe prin­ci­pal et ce n’est pas un hasard, A Light for Attrac­ting Atten­tion res­semble davan­tage à un véri­table album de Radio­head qu’à n’im­porte lequel de leurs nom­breux pro­jets paral­lèles. On retrouve les lignes de gui­tare agiles et arpé­gées aux pièces orches­trales gon­flantes et apo­ca­lyp­tiques et la voix de Thom Yorke appa­rait tou­jours comme l’ins­tru­ment essen­tiel pour por­ter cette vision sombre de notre monde. 

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