En live sur Phénix
play.phenix.fm

Playlist 25 novembre |15 regards sur les violences sexistes et sexuelles

À l’oc­ca­sion de la semaine du 25 novembre, Radio Phé­nix a sélec­tion­né quinze mor­ceaux abor­dant les vio­lences sexistes et sexuelles. 15 artistes apportent un regard per­son­nel sur des vio­lences subies ou obser­vées. Une play­list qui monte cres­cen­do : des coups, à la réap­pro­pria­tion de son corps ; de la peur, à la haine ; de la colère, à la rési­lience. Les récits sont plu­riels et nous pro­viennent aus­si bien des talents émer­gents de la scène fran­çaise comme Angie, BabySolo33, Kali­ka ou encore Yoa, que des voix plus recon­nues inter­na­tio­na­le­ment, telles que Jor­ja Smith, Rosa­lia ou Raye.
Bonne écoute !

1 – Balayette – BabySolo33 (2021)

Dans ce single, la Prin­cesse Y2K fran­çaise BabySolo33 relève avec brio le chal­lenge de faire bou­ger les têtes sur un texte grave. Sans mâcher ses mots, la « baby émo­tive » revient sur des vio­lences conju­gales vécues. Le contraste entre la dure­té du sujet abor­dé et la légè­re­té des sono­ri­tés rétro-nos­tal­giques bou­le­verse totalement.

2 - Ice Cream Man. – RAYE, My 21st Cen­tu­ry Blues (2023)

Com­ment par­ler de l’an­née 2023 sans évo­quer RAYE et My 21st Cen­tu­ry Blues ? Ce pre­mier album triomphe comme une revanche sur l’in­dus­trie musi­cale dans laquelle la com­po­si­trice bri­tan­nique évo­lue depuis dix ans.
Plu­sieurs mor­ceaux de l’al­bum pour­raient figu­rer dans cette play­list, comme Black Mas­ca­ra ou Flip A Switch. Cepen­dant, Ice Cream Man résonne tout par­ti­cu­liè­re­ment par son refrain reven­di­ca­teur d’une liber­té et d’une confiance retrou­vées : « Cause I’m a woman. I’m a very fucking brave strong woman ». Et c’est ce qu’il faut rete­nir de cette mas­ter­class orches­trée par Raye, à tra­vers cet album déjà masterpiece.

3 –  FM4X – Angie, L’A­mo­ro­so (2023)

À tra­vers L’A­mo­ro­so, pre­mier EP sor­ti en avril der­nier, la sen­sible Angie se livre sur ses expé­riences amou­reuses. Les heu­reuses, comme les plus sombres. Dans FM4X, il est ques­tion de pre­mière rela­tion, de pleurs et de peau qui devient violette…

4 – Quatre heures du matin –  Lous and The Yaku­za, Gore (2020)

Titre gla­çant tiré du pre­mier album de la chan­teuse belge. Dans une écri­ture froide, Lous y décrit un viol en alter­nant de point de vue : celui de la vic­time, puis celui des agres­seurs. « Les diables n’ont pas de cou­leur », défi­ni­ti­ve­ment.

5 – Soleil Mort – Eloi, Pyrale (2022)

« Amour funèbre plein d’opiacé/ J’ai pris la porte au passage/ Des inci­dents qui ont cassé/ Des sen­ti­ments bien entas­sés ».
Récit d’une géné­ra­tion dés­illu­sion­née à l’a­ve­nir incer­tain, ou témoi­gnage de vio­lences au sein d’un foyer ? C’est ce qu’on aime chez Eloi : la lec­ture plu­rielle que pro­voque l’é­coute de ses mor­ceaux hyper pop. Alors, on vous laisse inter­pré­ter à votre façon les paroles de ce mor­ceau cruel­le­ment addictif…

6 – De Aqui No Sales – Cap.4 : Dis­pu­ta – Rosa­lia, El Mal Que­rer (2018)

En 2018, Rosa­lia s’af­fir­mait sur la scène inter­na­tio­nale avec son deuxième album El Mal Que­rer. Ins­pi­ré du roman médié­val Fla­men­ca de Daude de Pra­das (XIIIème siècle), cet opus relate de la toxi­ci­té des rela­tions alter­nant entre amour, jalou­sie et conflit. Thème par­fai­te­ment illus­tré dans ce mor­ceau où le son des « pal­mas », tra­di­tion­nels cla­que­ments de mains du fla­men­co, rap­pelle celui des gifles.

7 – Tueur de fleurs – La Femme, Mys­tère (2016)

Avec Tueur de fleurs, Sacha et Mar­lon du groupe La Femme, s’a­dressent avec jus­tesse et poé­sie au par­te­naire malade de jalou­sie. Au par­te­naire effrayé et désem­pa­ré par la liber­té de celle qu’il a en face de lui. Au par­te­naire qui « pense faire le bien en vou­lant la pro­té­ger du mal. Mais le mal, c’est (lui) ». Au par­te­naire dan­ge­reux donc, mais qui sera le der­nier à pleu­rer, dévo­ré par son mal être.

8- Back­wards – Jor­ja Smith, Fal­ling or Flying (2023)

Dans un mor­ceau mélan­co­lique, Jor­ja Smith réa­lise la toxi­ci­té d’une rela­tion pas­sée. La prise de conscience vient ter­nir les sou­ve­nirs, mais fait avan­cer la chan­teuse qui n’est désor­mais plus pas­sa­gère. Elle conduit son propre véhi­cule avec lequel elle aime rou­ler vite.

9- Alerte Rouge (La révolte) – Joan­na, Séro­to­nine (2021)

Jouer peut se révé­ler dan­ge­reux… Dans son pre­mier album Séro­to­nine, Joan­na explo­rait les dif­fé­rents aspects de la rela­tion amou­reuse. Après la séduc­tion, le sexe, la jalou­sie, puis le désa­mour, il est temps de fuir. Un « fils de pleurs empri­son­nés » n’est jamais bon signe.

10- yt boy – Yoa, Chan­sons tristes (2022)

Et si la vio­lence ne se trou­vait pas que dans les recoins les plus sombres des ruelles ou de l’in­ti­mi­té ? Et si la vio­lence était pré­sente par­tout, tout le temps ? Tota­le­ment bana­li­sés, les dis­cours et habi­tudes sexistes font en effet par­tie inté­grante de nos quo­ti­diens. À tra­vers la figure sté­réo­ty­pée du « white boy », incar­née dans ce mor­ceau par le chan­teur Toma­si, Yoa dénonce les atti­tudes et manières acca­blantes des gar­çons pri­vi­lé­giés qui, sans s’en rendre compte, détiennent le mono­pole de l’ex­pres­sion et de l’ac­tion dans l’es­pace public.

11- Chau­dasse – Kali­ka (2021)

« Pour­quoi le plai­sir ne serait pas gra­tuit ? Je pose mes fesses où j’ai envie ». La guer­rière pop trash reven­dique, depuis ses pre­miers titres, l’in­dé­pen­dance et le droit à la liber­té sans conces­sion des per­sonnes le plus sou­vent invi­si­bi­li­sées. Dans ce mor­ceau, Kali­ka se réap­pro­prie l’in­sulte de « chau­dasse » pour en com­po­ser un refrain brû­lant et ter­ri­ble­ment entêtant.

12 – The Har­dest Part – Oli­via Dean, Mes­sy (2023)

Se retrou­ver après une rup­ture et construire une nou­velle ver­sion de soi-même serait, selon la chan­teuse bri­tan­nique Oli­via Dean, « la par­tie la plus dif­fi­cile ». Mais le résul­tat de ce tra­vail per­son­nel pour­rait éga­le­ment être la par­tie la plus frus­trante pour celui qui cherche à retrou­ver celle qu’il déte­nait sous son emprise…

13 – Hate, Fore­ver – Silly Boy Blue, Eter­nal Lover (2023)

« La Haine, pour tou­jours ». Tel est le pro­gramme de notre chère Silly Boy Blue. Après avoir séché ses larmes, la chan­teuse ori­gi­naire de Nantes est déter­mi­née à assis­ter à la chute de son ancien bour­reau. Sou­vent asso­ciée à de l’hys­té­rie ou du caprice, la colère est pour­tant une émo­tion saine et libé­ra­trice. Preuve avec ce deuxième album inti­tu­lé Eter­nal Lover.

14 – Jamais – Toal­li­ta (2021)

« Bande de débiles ». Toal­li­ta non plus ne mache pas ses mots. Met­tant sa colère au pro­fit de sa créa­tion, l’ar­tiste envoie tout val­ser dans ses mor­ceaux courts et per­cu­tants. La musique comme thé­ra­pie ? Toal­li­ta y répond affir­ma­ti­ve­ment et s’a­muse à y ren­ver­ser les sté­réo­types de genre.

15 – Green Hon­da – Benee (2023)

Après avoir été au plus bas, il est à pré­sent temps de célé­brer la reprise de confiance en soi. L’Aus­tra­lienne Benee invite toutes ses copines à se pava­ner avec elle au volant d’une Hon­da verte pétante. Objec­tif ? Nar­guer bien évi­dem­ment celui qui avait tout bri­sé. Deux mots pour clô­tu­rer cette play­list : PULL UP. L’empouvoirement est aus­si un moyen d’é­vi­ter que des vio­lences sexistes et sexuelles se repré­sentent dans un par­cours de vie.

 

/

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies à des fins statistiques dans les conditions prévues par notre politique de confidentialité.