ZHONG : une soirée au Funky Town pour débuter l’année du serpent
Chaque mardi soir, de 21h à 22h sur Radio Phénix, vous pouvez entendre la voix de Grégoire vous guider dans un…
À partir de mars, Radio Phénix accueille à son antenne une nouvelle émission : POGO CLUB. Pogo Club, c’est avant tout un podcast qui existe depuis décembre 2024, réalisé et hosté par Anöuk Tikoudane-Trégan. Dans des épisodes d’environ 60 minutes, Anöuk revient avec ses invité·e·s sur leurs processus de création artistique ainsi que sur le développement de leurs carrières. Un programme qui se veut “boîte à outils” pour les artistes émergent·e·s, désormais diffusé un jeudi sur deux, de 19h à 20h, sur les ondes de Phénix. Avant la diffusion du premier épisode, avec l’artiste Tessa B, ce jeudi 6 mars, à 19h, on vous laisse faire connaissance avec Anöuk Tikoudane-Trégan, réalisatrice de Pogo Club.
Anöuk, la première fois que nous nous sommes rencontrées, c’était le 21 juin 2024, lors de la 10ème édition du festival Cabourg Mon Amour, où tu étais programmée en tant que DJ. C’est donc sous le nom d’Ultranöuk que tu t’es présentée à notre micro. En off, tu nous as parlé d’un projet de podcast dans lequel tu ferais parler des artistes de leur processus de création. Ce projet a vu le jour publiquement en décembre 2024, avec la sortie du premier épisode de Pogo Club. Tout d’abord, pourquoi ce titre : Pogo Club ?
Le club, car c’est à la fois une référence à l’espace que l’on fréquente pour danser car je suis DJ, mais aussi pour l’idée de la communauté qu’il évoque. Créer un club, c’est créer un ensemble de gens qui se posent les mêmes questions et qui ont envie d’avancer. Je pense sincèrement qu’à plusieurs, on est plus fort·e.
Était-ce essentiel pour toi, en tant qu’artiste, de comprendre comment les autres travaillaient ?
Oui, clairement. En tant qu’artiste, on a besoin des conseils de celles et ceux qui sont passé·e·s par là avant nous pour évoluer. Il y a deux ans, je débutais tout juste dans la musique et j’ai eu la chance d’accompagner un artiste qui s’appelle Anaël sur sa tournée. Je me suis retrouvée à faire des co-plateaux avec des musicien·ne·s super talentueux·ses. Dans les loges, on avait de longues conversations où je posais toutes mes questions avec mon point de vue de débutante. Ces échanges ont eu un vrai impact dans la suite de mon parcours et dans la construction de ma carrière. Très souvent, j’ai regretté le fait de ne pas avoir pu enregistrer ces discussions car elles auraient pu être utiles à beaucoup de monde.
J’ai donc eu envie de lancer un podcast pour recréer des conversations intimes avec des artistes que je connais, de parler avec eux/elles des dessous de la musique, de création musicale et qu’ils et elles nous donnent des conseils. L’idée était d’établir des discussions d’artiste à artiste et non pas de journaliste à artiste.
À quel niveau ces discussions ont eu un impact sur ta carrière ? Est-ce de l’ordre de l’administratif, de la stratégie ou ça concerne également l’artistique ?
À tous les niveaux ! Et c’est ça l’intérêt du Pogo Club, c’est qu’on peut se poser les questions suivantes : Qu’est-ce qu’un contrat de licence ? Qu’est-ce qu’un contrat d’artiste ? Qu’est-ce qu’un tourneur ? Comment s’entoure-t-on ? Mais aussi : Comment sait-on qu’une track est terminée ? Comment choisi-t-on son single ? Est-ce difficile d’écrire un texte personnel ? Vaut-il mieux prendre de la distance et créer un personnage ? On parle aussi de l’inspiration, des doutes, des échecs et des réussites. En gros, on parle de tout ce qui compose une carrière d’artiste dans la musique. Que ce soit technique ou artistique.
Le premier artiste que tu as reçu à ton micro est Voyou. Pourquoi as-tu voulu inauguré Pogo Club avec lui ?
J’ai toujours admiré sa manière de prendre parti pour ses idées et de les exprimer. C’est un artiste très complet qui a joué dans des groupes avant de se lancer dans une carrière solo. Il a un profil très pluriel, ce qui permet aux artistes de se retrouver dans au moins une facette. Au-delà de ça, c’est quelqu’un qui a une énorme culture musicale et donc avec qui il est toujours très intéressant de discuter.
Tu as également reçu Olivia Merilahti, compositrice que l’on a connue dans le duo The Do. Aujourd’hui, elle accompagne en tabt que productrice les nouvelles figures de la pop française, telles que Yoa, Kalika … Qu’as-tu retenu de ton échange avec elle ?
Alors là, c’était gé-ni-al ! Olivia Merilahti, c’est une artiste que j’admire é‑nor-mé-ment. Ce que j’ai retenu, c’est avant tout son amour pour les autres artistes, à quel point elle aime travailler avec et pour les autres. Elle accompagne et encourage de nombreuses jeunes femmes, peu importe le style musical. Elle a par exemple bossé avec Louane. Un de ses conseils qui m’a le plus marquée, c’est de toujours essayer de finir ses morceaux. Même si c’est un morceau qui ne sortira jamais, c’est important de le terminer car il faut le considérer comme un exercice. Et pour apprendre, il faut aller au bout de ses exercices.
On a également parlé de la place des femmes dans le studio. À quel point il est difficile de s’y imposer studio, d’oser créer, d’oser dépasser les technicalités qui y sont imposées. Elle m’a donné le courage d’assumer mes opinions et mes désirs artistiques. Je pense que ses conseils vont particulièrement résonner dans les oreilles des jeunes femmes. Même si le studio peut être un endroit compliqué, on y a notre place comme tout le monde et on n’est pas moins bonnes que les autres.
Il y a d’ailleurs cette phrase que tu cites plusieurs fois dans Pogo Club : “Le savoir, c’est le pouvoir”.
Exactement, c’est un truc que je dis tout le temps et qui se vérifie quotidiennement. Le savoir c’est le pouvoir et le savoir c’est aussi la créativité, car quand on maîtrise son logiciel et/ou son instrument, on devient plus libre créativement. Il faut donc apprendre, non seulement pour éviter que les décisions soient prises à notre place, mais aussi pour connaître ses limites.
Tu l’as dit au début de cette interview, on est plus fort·e à plusieurs que seul·e. Es-tu accompagnée dans la réalisation de ce podcast ?
La salle FGO Barbara à Paris, m’a aidée pour les premiers épisodes en me prêtant un studio d’enregistrement. Depuis la fin de ma résidence chez eux, j’enregistre les interviews dans un studio de Supermind, une agence parisienne de création de contenu indépendante. Le mastering et le mix des premiers épisodes ont été assuré par Baptiste Dupin. Ma manageuse Suzon Depraiter m’aide aussi dans les demandes d’interviews au près des artistes. Au début de ce projet, j’ai eu la chance de m’entretenir avec la journaliste Agathe Delannoy. Elle m’a donné des conseils sur la méthodologie pour mener un entretien et m’a fait des retours sur mes premières interviews. Depuis, je réalise tout « comme une grande ». Je fais mes recherches, j’écris seule. J’ai également composé le générique, réalisé les visuels, le montage. On ne se rend pas compte à quel point l’interview est un exercice complexe. Mais j’adore, j’y apprends énormément. C’est un vrai challenge.
Doit-on nécessairement être musicienne ou musicien pour écouter Pogo Club ?
Non, pas du tout. Pogo Club s’adresse à toute personne qui a envie de créer, pas nécessairement dans le domaine de la musique. Dans ce podcast, on parle aussi de santé mentale, de féminisme, de politique, d’industrie créative et même de nos forces et faiblesses. L’ambition de Pogo Club, c’est de donner l’envie et la force de se lancer. Je pense que ça fait du bien d’entendre des artistes, peu importe où ils/elles se situent dans leur développement de carrière, qui se montrent vulnérables en exprimant leurs doutes et en exposant leurs failles.
Et toi, quel conseil donnerais-tu aux jeunes artistes ?
Si vous vous sentez submergé·e·s par la connaissance que vous devez assimiler, si vous vous sentez seul·e et que vous n’avez personne autour de vous qui fait de la musique, sachez que dans toutes les régions de France, il y a des possibilités d’accès à l’apprentissage, et d’accompagnement. Il y a plein de manières d’apprendre, que ce soit en suivant des ateliers MAO proposés par une association, des formations en ligne, en intégrant une fanfare, en regardant des tutos sur Youtube. Il ne faut surtout pas avoir peur de demander. Rapprochez-vous de la SMAC (salle labellisée “scène de musiques actuelles”) la plus proche de chez vous. Il y aura toujours quelqu’un pour vous aider. Nombreuses sont les personnes qui souhaitent apprendre la musique, donc connectez-vous.
Qui seront tes futur·e·s invité·e·s de Pogo Club ?
Cette semaine, on diffuse l’interview avec Tessa B. Dans les prochains mois, je recevrai Terrenoire, Kids Return. Les épisodes sont tous très différents, on y apprend plein de choses. J’ai hâte !
Une interview à retrouver en entier dans l’émission Label Antenne (18h-19h), ce jeudi 6 mars. À 19h, découvrez le nouvel épisode de Pogo Club avec l’artiste Tessa B, diffusé en exclusivité sur Radio Phénix.
Chaque mardi soir, de 21h à 22h sur Radio Phénix, vous pouvez entendre la voix de Grégoire vous guider dans un…